Le vin, l’art de vivre et le danger de disparition. C’est presque un titre de film, et pourtant. Commençons par les bonnes nouvelles : le vin est le meilleur ambassadeur de la France pour 62% des français. Ce sondage réalisé récemment fait état de l’amour des français pour leur vin qu’ils assimilent à un réel art de vivre. 89 % des sondés déclarent qu’il accompagne leurs repas de vin, 47 % en consomment au moins une fois par semaine, 71 % l’associent à la convivialité, deux tiers estiment qu’il rend leur quotidien plus agréable, 67 % en font la boisson alcoolisée la plus naturelle et 75 % la meilleure pour la santé. Le vin est jugé par 85 % des personnes interrogées comme une composante de l’art de vivre à la française. Ils sont 89 % à en offrir à l’occasion d’un dîner entre amis, et 85 % lors d’une occasion particulière comme un anniversaire, sachant que les consommateurs réguliers sont parmi les plus âgés. Côté économique, 94 % du panel affirment que le vin représente une part importante des exportations françaises, 93 % qu’il est un moteur du tourisme pour notre pays et 75 % que la filière viticole crée de l’emploi. C’est là qu’intervient les autres nouvelles, qui sont moins réjouissantes. En effet, la banque Morgan Stanley affirme que le monde se dirige doucement vers une pénurie de vin. Après analyse, la banque précise que l’offre mondiale ne cesse de décliner, tombant en 2012 à son niveau le plus bas depuis 40 ans. Une situation inquiétante qui s’explique par la diminution des capacités de production, notamment en France. Car dans le même temps, l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie russe, américaine et chinoise a fait exploser la demande. Comment expliquer ce déclin en France ? Un rapport du Sénat français publié récemment l’explique de deux raisons : la diminution de la demande nationale, et un changement dans les consommations de vin. A cette tendance de fond s’est ajoutée l’an dernier une mauvaise météo. La demande mondiale boostée par la bourgeoisie chinoise et américaine. Parallèlement, la demande mondiale n’a cessé de croître, alors que la nouvelle bourgeoisie russe, chinoise ou d’autres pays émergents a pris goût au bordeaux, rioja et autres malbec. Résultat : la demande explose, mais les capacités de production ont largement diminué en Europe et en France puisqu’elles sont de 10% inférieures à ce qu’elles étaient en 2005. La pénurie est anticipée pour 2040. Cela va arriver très vite.