Lancement 2025 des foires aux vins d’automne : enjeux et bonnes pratiques

Les foires aux vins d’automne 2025 en France démarrent début septembre. Calendrier, arnaques, critères de choix : un guide complet pour bien acheter.

Le contexte historique et commercial de la foire aux vins

La foire aux vins est devenue, au fil des décennies, un moment clé du commerce viticole en France. Apparue dans les grandes surfaces au milieu du XXᵉ siècle, elle s’est imposée comme un rendez-vous biannuel, printemps et automne, afin de séduire les consommateurs à la recherche de prix remisés ou d’appellations nouvelles.

Sur le plan économique, ces foires contribuent notamment à 20-25 % du chiffre d’affaires annuel pour certains magasins alimentaires dans la catégorie vins et spiritueux. Elles permettent aux enseignes de dynamiser les ventes après l’été, d’écouler des stocks de millésimes précédents et de préparer le marché pour les fêtes de fin d’année. Le vin ainsi vendu représente une part importante des achats d’automne des Français, qui reste attachée au rituel, à la découverte, et à l’achat plaisir.

Le calendrier des foires aux vins d’automne 2025 : dates précises et acteurs principaux

L’édition automne 2025 couvre une période allant de fin août à mi-octobre selon les enseignes. Plusieurs enseignes de grande distribution, cavistes et sites en ligne annoncent des opérations majeures.

Voici quelques exemples :

Intermarché organise sa foire du 9 au 28 septembre.
Auchan supermarché : 9-27 septembre, et en hypermarché du 30 septembre au 12 octobre.
E.Leclerc : du 30 septembre au 12 octobre.
Carrefour hypermarchés : du 23 septembre au 6 octobre.
Monoprix : du 12 au 28 septembre.

Les cavistes, qu’ils soient traditionnels ou en ligne, participent fortement : Nicolas, Lavinia, Le Petit Ballon, Veepee proposent des sélections spéciales, souvent avec exclusivités ou remises particulières.

L’importance pour la filière viticole

Pour les vignerons et producteurs, cette période représente une fenêtre de visibilité renforcée. Les offres forfaitaires ou promues dans les catalogues des enseignes permettent de toucher un public plus large que celui des circuits traditionnels ou des marchés locaux.

Les foires aux vins favorisent :

la vente de vin de garde, puisque certaines cuvées anciennes ou millésimes précédents trouvent preneur.
la valorisation des appellations moins connues ou des vins régionaux, par leur inclusion dans les catalogues.
le renouvellement du stock des consommateurs, souvent en vue de Noël ou des repas d’hiver, ce qui incite à acheter des cuvées rouges charpentées, mais aussi des blancs et effervescents adaptés aux apéritifs et festivités.

En termes financiers, les enseignes mobilisent gros : publicité, catalogues, promotions, incitations fidélité. Pour les producteurs, l’arrivée de la foire aux vins peut signifier hausse de 30-50 % des commandes par rapport à une période hors promotion, selon leur notoriété et la qualité de leur réseau de distribution.

Les principales arnaques et pièges à éviter

Même si les foires aux vins offrent de vraies opportunités, plusieurs pièges menacent le consommateur peu informé.

Les étiquettes trompeuses et médailles surévaluées

Des mentions « coup de cœur », « sélection de l’œnologue » ou encore médailles délivrées sans transparence peuvent être utilisées pour justifier des prix élevés ou sur des vins de qualité moyenne. Il faut savoir que tous les concours ne sont pas équivalents, et que la présence d’une médaille n’est pas une garantie absolue.

Les remises affichées mais peu réelles

Parfois, le prix barré ou comparatif renvoie à un prix de référence peu crédible (promotion précédente rare ou manipulation de prix). Il est utile de vérifier le prix historique ou de comparer entre enseignes.

Le stock limité et la rareté artificielle

Certains vins très mis en avant sont en nombre réduit, ce qui crée un sentiment d’urgence (« dernières bouteilles »). Cela peut pousser à l’achat impulsif sans vérification.

Les vins vieillots ou mal stockés

Les bouteilles exposées peuvent ne pas avoir été conservées correctement : température élevée, lumière, humidité insuffisante. Le vin peut en souffrir, perdre en qualité. Cela concerne plus les grands réseaux de distribution avec stockage vaste qu’un caviste spécialisé.

Comment bien choisir un vin lors de ces foires : critères techniques et pratiques

Pour tirer le meilleur parti de ces événements commerciaux, il est indispensable de suivre des critères objectifs.

Examiner appellation, millésime, et producteur

L’appellation (AOC, AOP, IGP…) indique les règles de culture, rendement, cépages : s’informer sur la réputation de l’appellation.
Le millésime : certaines années climatiques sont meilleures selon les régions. Pour les rouges, un millésime chaud produit plus de fruits mûrs, mais moins d’acidité. Pour les blancs, l’inverse. Pour du vin de garde, privilégier des millésimes bien notés.
Le producteur : domaine réputé, trace de ses pratiques (certification bio, biodynamie…), réputation en cave.

Vérifier la qualité visuelle et sensorielle

Regarder la bouteille : bouchage (liège, capsules), état de la contre-étiquette, année indiquée, absence de coulures ou fuites.
Quand c’est possible, goûter : certaines foires proposent des dégustations. Cela donne une impression réelle du vin, de l’acidité, du tanin, du fruit, du boisé.

Comparer les prix par rapport au marché

Avoir quelques repères : prix usuel d’une appellation, estimations selon guide-vin, avis en ligne.
Comparer entre enseignes, cavistes, sites internet : souvent des écarts de 20-30 % peuvent exister pour la même bouteille selon canal.

Adapter selon vos usages

Si vous achetez pour boire rapidement : chercher des vins jeunes, souples, peu tanniques (blancs frais, rouges légers).
Si vous investissez dans la cave : privilégier les vins de garde, tanniques, équilibrés, avec potentiel de vieillissement.
Vérifier la durée de conservation : certaines bouteilles s’épanouissent après 5-10 ans, d’autres sont optimales dès la première année.

Le défi économique et les tendances 2025

Cette édition d’automne 2025 s’inscrit dans un contexte économique complexe : inflation, coût des matières premières, hausse des prix de transport. Les viticulteurs ressentent une pression sur les coûts, ce qui se reflète parfois dans les prix finaux.

Par ailleurs, quelques tendances se dessinent :

montée des vins issus de l’agriculture biologique ou biodynamique, plébiscités par les consommateurs soucieux de durabilité ;
intérêt accru pour les petits domaines, les appellations locales ;
renforcement des outils numériques : applications pour scanner les étiquettes, comparateurs de prix, plateformes d’avis ;
offre croissante de vins « nature » ou peu sulfité, vins effervescents hors Champagne, pour répondre à des demandes nouvelles.

Conseils pratiques pour préparer ses achats

Dresser une liste à l’avance : régions que vous aimez, type de vin (rouge, blanc, effervescent), budget plafond.
Surveiller les catalogues des enseignes dès fin août : les meilleures offres partent souvent tôt.
Profiter du début pour la qualité, de la fin pour les prix : en fin de foire, certains invendus peuvent bénéficier de remises supplémentaires.
Stockage immédiat : après achat, conserver les bouteilles dans de bonnes conditions (température constante, à l’abri de la lumière) pour ne pas gâcher le potentiel.

L’automne 2025 ouvre donc une saison cruciale pour les amateurs comme pour les professionnels. C’est l’occasion d’acheter, de découvrir, de négocier mais aussi de rester exigeant. Le plaisir du vin réside autant dans la bouteille que dans le moment où l’on choisit.

Cours d’Oenologie est un magazine indépendant sur le vin.