Noel approche, avec ses coupes de champagne. Si vous en avez les moyens, je vous recommande le Dom Pérignon Rosé, cher, mais qui change des champagnes traditionnels, y compris dans les grandes maisons. La Cuvée Rosé est caractéristique du style Dom Pérignon, en particulier dans l’intensité dénuée de lourdeur de son palais et dans sa texture crémeuse. Elle propose cependant une alternative. Sans altérer la structure ni la complexité du Dom Pérignon, la composition et l’équilibre de l’assemblage rosé diffèrent, principalement par la présence plus développée de Pinot noir. En 1990, la saison fut presque parfaite. Après un hiver très doux et une floraison précoce, l’été fut chaud et particulièrement ensoleillé; la pluie fit une heureuse apparition juste avant les vendanges, ce qui permit d’éviter le stress des grosses chaleurs et de maintenir un niveau honorable d’acidité. La robe cuivre-or est teintée d’éclats orangés, et les arômes de pain d’épice frais et de noix de cajou se mêlent à ceux d’écorces d’oranges confites. Le vin est charnu et caresse le palais; sa texture sensuelle est d’emblée solide et riche, avec cette souplesse et cette élégance intrinsèques au Dom Pérignon, avec toujours quelque chose en réserve. La finale longue et précise est parfaite. Il est cependant utile de rappeler que la composition et l’élaboration du rosé Dom Pérignon ne sont pas figées dans la pierre. Aussi grand que le 1990 quoique montrant une autre facette de ce style, le rosé 1982 est plus éthéré, avec le Chardonnay qui s’affirme d’emblée.

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