Tessons Le Clos de Mon Plaisir du Domaine Guy Roulot

Meursault de Chardonnay signé Guy Roulot. Origine, style, millésimes, prix et comparaisons utiles pour acheter Les Tessons – Clos du Haut Tesson.

Tessons Le Clos de Mon Plaisir est un Meursault issu du lieu-dit Les Tessons, au cœur de la commune. La cuvée provient d’une parcelle intra-clos appelée Clos du Haut Tesson, que le domaine étiquette « À Mon Plaisir ». Le site se situe à mi-côte, à une altitude comparable aux premiers crus voisins. Le sol est argilo-calcaire très pierreux. L’exposition est est à sud-est, favorable à une maturité régulière. Le climat produit des vins droits, salins, avec une réserve minérale marquée. La surface exploitée par le domaine est proche de 0,85 ha. Les vignes principales datent des années 1950-1960. La vendange est manuelle, avec tri à la parcelle. L’approche vise la pureté, sans recherche de gras excessif. La cuvée reste classée en « village », mais elle se situe au niveau des meilleurs Meursaults du secteur.

Type et cépage

Le vin est un blanc sec de Chardonnay. Classification : Meursault « village ». Le domaine pratique une viticulture biologique de longue date, avec travail des sols et vendanges à la main. Pressurage doux, levures indigènes, débourbage léger. L’élevage suit un schéma précis : douze mois en fûts (faible proportion de bois neuf, 10 % à 20 % selon l’année), puis environ six mois en cuve inox sur lies fines avant mise. Peu ou pas de bâtonnage. Le style recherché est tendu, citronné, avec une bouche allongée par la salinité et une finale crayeuse. Les degrés restent modérés pour l’appellation, grâce à des dates de récolte tenues. La cuvée offre une aromatique de zeste, amande, herbes sèches, parfois un léger pralin selon le millésime. Le potentiel de garde se situe généralement entre huit et quinze ans, davantage sur les années fraîches.

Historique du Tessons Le Clos de Mon Plaisir

Le domaine met en avant les lieux-dits de Meursault depuis l’époque de Guy Roulot. Dans les années 1960-1970, il isole plusieurs parcelles de village et les embouteille séparément. Le message est clair : montrer le caractère de chaque terroir. Les Tessons entrent rapidement dans ce noyau, car le site offre un équilibre rare entre maturité et nerf. Les replants des années 1951 et 1961 structurent la base végétale actuelle. Après le décès de Guy Roulot en 1982, la famille maintient l’orientation. Jean-Marc Roulot revient au domaine en 1989 et renforce le travail parcellaire. Il pousse la sélection à la vigne, réduit les intrants, affine les extractions au pressoir. « À Mon Plaisir – Clos du Haut Tesson » devient la signature village la plus convoitée de la maison. Au tournant des années 2000, la demande internationale s’accélère, tirée par les critiques et par la précision du style. La cuvée gagne en réputation pour sa tenue à la garde et sa définition minérale. Les millésimes 2002, 2008, 2010 et 2014 installent cette image. Les années récentes (2017, 2019, 2020, 2021, 2022) confirment la régularité, avec des profils plus ou moins solaires selon le climat. Aujourd’hui, Tessons Le Clos de Mon Plaisir sert de référence pour jauger le sommet qualitatif des Meursaults « village ».

Le Domaine Guy Roulot

Le domaine existe à Meursault depuis le XIXe siècle. La montée en puissance se joue au XXe siècle sous Guy Roulot, qui étoffe l’encépagement en Chardonnay et multiplie les lieux-dits embouteillés à part : Meix-Chavaux, Vireuils, Luchets, Narvaux, Les Tessons, entre autres. La philosophie : montrer le site avant la main. Après 1989, Jean-Marc Roulot reprend et affine le style. Viticulture biologique, rendements maîtrisés, dates de vendange précises pour garder l’acidité. Pressurage lent, levures indigènes, élevage 12+6 mois (bois puis inox), bois neuf limité. Le bâtonnage est rare, seulement si l’acidité l’exige. Cette méthode vise la netteté : fruit pur, trame crayeuse, allonge saline. Le domaine exploite aussi des premiers crus (Bouchères, Poruzot, Charmes, Perrières) et quelques vins sous étiquette de micro-négoce. Les volumes restent faibles. La demande dépasse l’offre. La distribution passe par un réseau restreint de cavistes et de restaurateurs. En cave, les vins gardent une ligne ferme dans la jeunesse, puis s’ouvrent avec trois à cinq ans de bouteille. La cuvée Tessons sert de baromètre : quand elle est réussie, tout l’ensemble du millésime l’est.

Les vins du Domaine Guy Roulot

Les années de référence pour les amateurs de tension sont 2002, 2008, 2010 et 2014 : acidités hautes, droiture, angles nets. 2017 offre plus de souplesse mais une belle précision, très accessible dès l’ouverture. 2019 et 2020 donnent des maturités plus généreuses : fruits jaunes, densité, mais la maison garde l’équilibre par des vendanges rapides et une extraction mesurée. 2021 est rare et frais ; 2022 allie richesse aromatique et tenue d’acidité. Sur Tessons Le Clos de Mon Plaisir, la fenêtre optimale se situe souvent entre cinq et dix ans. Les prix varient fortement entre sortie et marché secondaire. À la mise française, quand il y en a, un Meursault village du domaine dépasse désormais 150 € TTC. Sur le marché secondaire, les prix secondaires pour Tessons se situent fréquemment entre 450 € et 700 € la bouteille de 75 cl selon millésime et état, avec des pointes au-delà. Les premiers crus franchissent plus facilement la barre des 800 € dans les millésimes prisés. La rareté commande la prudence : vérifier le stockage, l’origine, et privilégier des vendeurs capables de garantir la traçabilité. À table, Tessons fonctionne très bien avec des poissons à chair ferme, une volaille rôtie, ou un comté affiné 24 mois. Service : 11-12 °C, carafe courte si nécessaire sur les années jeunes.

Quelques comparaisons

Pour un style voisin à Meursault : Pierre Morey « Les Tessons » et Buisson-Charles « Les Tessons ». Les deux mettent l’accent sur la minéralité et la tenue acide. Les prix en France : 120–220 € selon l’année et le réseau. Jean-Philippe Fichet « Le Tesson » propose une lecture épurée et précise du climat, souvent 110–180 €. Chez Arnaud Ente, les Meursault « village » (Tillets, Vireuils) visent une rigueur comparable, mais les tarifs dépassent souvent 400 € en raison de la très faible offre. Hors Tessons, Ballot-Millot « Narvaux » et « Tillets » donnent des alternatives tranchantes, 80–120 € selon millésime. En Côte de Beaune voisine, un Puligny-Montrachet « Les Enseignères » chez de bons producteurs offre une trame droite et saline, mais avec un profil plus floral, prix 150–300 €. À Chassagne-Montrachet, des premiers crus comme « Chaumées » chez des domaines reconnus présentent plus de gras, dans une gamme 130–220 €. Enfin, pour un rapport prix-plaisir et une énergie similaire, regarder Saint-Aubin « En Remilly » chez des vignerons sérieux : tension marquée, grande buvabilité, 60–150 € selon l’adresse. Dans tous les cas, la différence clé avec Tessons – Clos du Haut Tesson reste la combinaison de profondeur et de droiture propre à ce coteau central de Meursault.

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