Connaissez-vous les vins du Minervois ? C’est un territoire d’un seul tenant qui va des contreforts de la Montagne Noire au canal du Midi et se poursuit jusqu’aux rives de l’Aude, frontière naturelle au de la de laquelle commencent les Corbières. Sa limite méridionale est démarquée par une ligne reliant Narbonne à Carcassonne. Le vignoble s’étire sur les pentes orientées au sud vers les Pyrénées, sur des plaines sèches de 100 à 200 mètres d’altitude et sur des terrasses naturelles, irriguées par les rivières Argent Double, Cesse et Ognon. Le vignoble, qui produit 5000 ha de vins AOC, s’étale sur 45 communes du département de l’Aude et 16 de l’Hérault. Il comprend quatre zones principales qui, selon la composition des sols et le climat, présentent des différences considérables.

Le centre englobe la région vallonnée de la Petite Causse, aux sols calcaires et marneux avec le célèbre vignoble de La Livinière créé par les Romains, les terrasses arides et caillouteuses de l’Argent Double, les Balcons de l’Aude avec leur marne brune et Laure, la grande commune de vignerons. Le centre et son climat méditerranéen occupe les deux tiers de toute la superficie viticole du Minervois. En direction de Carcassonne et sur la frange ouest de l’appellation, le climat est nettement influencé par l’Atlantique. Un trouve ici, sur les bords de la petite rivière Clamoux, des sols de grès et argilocalcaires, alors que plus au nord, vers les Côtes Noires, le schiste prédomine. Cette région ne produit qu’un douzième des vins du Minervois. Minerve, capitale historique de la région, ainsi nommée par les Romains qui avaient dédié le site à la déesse de la sagesse, est entourée des montagnes du Causse. Le climat y est sec, rude et les sols très calcaires. La région ne produit à peine qu’un dixième des vins. A l’est, où le vignoble n’est plus qu’à 35 km de Béziers, les influences méditerranéennes sont très marquées. Souvent, un vent de mer violent souffle jusqu’au cœur des vastes plaines et des terrasses de pierres, vers les Serres, les Mourels et les terrasses de la Cesse, la zone la plus chaude et la plus sèche, qui ne participe que pour un huitième à la production.

Les viticulteurs du Minervois ont pris en 1990 une initiative en faveur de la qualité de leurs vins, en limitant volontairement le rendement autorisé de 50hl/ha à 45 hl et en se montrant plus rigoureux dans les assemblages. Depuis 1999, le pourcentage de carignan ne peut plus dépasser 40 %. Le grenache noir et la syrah prédominent dans les assemblages et de nombreux viticulteurs accordent leur préférence à ce dernier cépage. Le mourvèdre, fragile dans ce milieu, cède le pas au cinsault, qui donne toute sa finesse aux vins rouges comme aux rosés. Même si, chemin faisant, le Minervois compte aujourd’hui des vins blancs pleins de charme, souvent issus des cépages marsanne et roussane, il doit surtout son renom aux vins rouges. Coopératives et vignerons indépendants sont de plus en plus nombreux à proposer 9 des crus charpentés, élevés en barriques, qui arrivent à maturité en 3 à 5 ans, voire en 8 ou 10 ans les années de grand millésime.