Le vin n’est plus une affaire d’homme, en témoigne le signe des temps modernes. Paradoxalement, les femmes retournent en cuisine notamment pour y suivre des cours de cuisine, et maintenant, vont directement à la cave pour choisir les vins… Désormais, le vin n’est plus une histoire d’hommes. Les Françaises sont plus nombreuses à fréquenter les cours d’œnologies et sont loin de préférer le rosé. Elles sont aussi devenues sommelières ou gèrent les plus grandes appellations. Seule différence avec leurs conjoints, « elles n’en font pas une question de pouvoir », confie Thierry Desseauve, le journaliste français qui signe l’édition 2013 de son guide des vins, aux côtés de son compère Michel Bettane.

« Il y a quinze ans, le vin était structuré. C’était toujours un membre de la famille, le tonton d’une cinquantaine d’années, qui connaissait les bouteilles à boire et dont on suivait le conseil » raconte le journaliste Thierry Desseauve. Bien que les hommes représentent la clientèle la plus remarquée des Foires aux vins des grandes surfaces, cet univers bien masculin a dû accueillir un nouveau profil de consommateurs : les femmes. Derrière leur caddie le samedi, les Françaises remplissent le frigo pour la semaine et n’hésitent plus à fréquenter la cave des distributeurs, avant de passer à la caisse. « Ce sont elles qui font le plus souvent ce genre d’achat le reste de l’année », souligne Alain Marty, Président du Wine & Business Club.

Sans complexe, les Françaises sont ainsi devenues des « amateurs » comme les autres, curieuses de comprendre les subtilités des arômes et de l’équilibre d’un vin. Ce n’est donc pas un hasard si les élèves, qui réservent des cours d’œnologies, sont en majorité des femmes, remarque l’homme d’affaires.

Sans aucun a priori sur les cuvées, les Françaises se forgent leur propre avis sur les nectars qu’elles dégustent, dans un état d’esprit tout à fait libre des préjugés et des idées préconçues, estime Desseauve. Et comme si cela ne suffisait pas pour agacer les hommes, elles bénéficient d’un atout non négligeable : leur nez. « Les femmes ont une mémoire olfactive bien meilleure que les hommes », tient à souligner Alain Marty.

A l’instar de leur conjoint ou de leur père, les dégustatrices perçoivent le vin comme un produit traditionnel français, façonné par un terroir et une origine, les deux critères de choix de ces dames, selon la dernière étude du cabinet IWSR. Un breuvage idéal à l’heure de l’apéritif, pour 17,9% d’entre elles, et incontournable pour 49,5% quand vient l’heure du rendez-vous galant.

Les femmes ont ainsi tout d’un consommateur lambda, jusqu’à même préférer le vin rouge, balayant les clichés rassurants qui leur réservent la consommation du vin rosé. « Elles s’intéressent à tous les vins, mêmes les rouges les plus charpentés et puissants. Il n’existe aucune différence entre les hommes et les femmes à ce sujet », résume Thierry Desseauve. La moitié des Françaises choisit donc de préférence une bouteille de vin rouge, quand seulement 18,1% optent pour le rosé, selon IWSR.

Pourtant, certains négociants et propriétaires croient séduire un nouveau public féminin en créant des étiquettes plus « féminines », en optant pour des couleurs acidulées, allant jusqu’à commander des bouteilles en forme de flacons de parfum. Peine perdue, « toutes les tentatives de packaging modernes, esthétiques se sont plantées », confie Thierry Desseauve. Lire la suite ici : http://bit.ly/Un39WN