Derrière ce nom barbare quelque peu longuet se cache en fait un Riesling particulièrement riche et intéressant qu’il nous a été donné de déguster tout récemment, à l’occasion d’un cours d’oenologie. Si le domaine a su se tailler une réputation dans le monde viticole, le 2001 reste sans doute son plus beau joyau. Pionnier de la qualité depuis trois générations dans le sud du Palatinat, Rebholz, à Siebeldingen, était encore méconnu lorsque Hansjërg le reprit suite à la mort prématurée de son père il y a vingt-cinq ans. Comme son grand-père, Hansjërg a continué à produire des vins secs très individualistes, un peu durs dans leur jeunesse, mais qui évoluent merveilleusement. Depuis la fin des années 1990, la qualité est montée en flèche.

Longtemps considéré comme le cousin pauvre du Mittelhaardt, le Palatinat méridional a vu sa réputation grandir avec celle de Rebholz. Le vignoble Kastanienbusch, dans le village voisin de Birk, a joué un rôle majeur dans cette renaissance. Le site s’étend sur 76 ha, mais seule une partie reçoit la classification de Grosses Gewächs — et juste un petit morceau possède le sol érodé d’ardoise rouge excellent pour le Riesling. Cette parcelle est la plus haute et l’une des plus escarpées du Palatinat.

Les herbes sauvages et le miel sont les marques de fabrique qui, malgré la densité du fruit, semblent virevolter en bouche. La charpente acide du remarquable 2001 a tendance à s’adoucir avec l’âge. Vendangé le 12 novembre, très tard pour un Riesling sec, le vin s’est stabilisé à seulement 12,5 %vol., mais est bien plus puissant qu’il n’en a l’air. Avec une production inférieure à 5000 bouteilles, très peu auront cependant la chance de le déguster à maturité. Pour ceux qui en auront l’occasion, ce millésime particulièrement réussi est à boire jusqu’en 2020.