Aujourd’hui, nous vous présentons un vin qu’il est préférable de laisser vieillir encore quelques années mais qui promet d’être une petite merveille dans une décennie : La Romanée 2005. De tous les grands crus en Bourgogne, La Romanée, avec ses 0,83 hectares, est le plus petit domaine. Chaque cru possédant sa propre appellation contrôlée, La Romanée est l‘AOC la plus petite de France. Le vignoble est planté en pente selon une orientation nord-sud, au lieu de la traditionnelle orientation est-ouest, et surplombe la Romanée-Conti. Comme ce dernier, le domaine est un monopole de la famille Liger-Belair depuis 1827. Avant 2001, viticulture et viniculture étaient gérées par Régis Forey, un vigneron de la Vosne- Romanée qui avait aussi son propre domaine, mais le vin était vieilli, mis en bouteilles et commercialisé par Bouchard Père et fils, de Beaune, sous une étiquette différente. Ce système prit fin quand arriva sur scène le jeune viticulteur Louis-Michel Liger-Belair, alors que le contrat de Forey arrivait à terme. Les trois millésimes suivants de La Romanée furent divisés également entre Bouchard et Louivaichel (il est d’ailleurs intéressant de comparer les 2002, car les vins de Louis-Michel s’avèrent un peu plus délicats et plus fins). mais à partir de 2005, tout le vin fut produit par Liger-Belair. Comme le Romanée-Conti, La Romanée est un vin plus léger et plus féminin que La Tâche ou que le Richebourg. Jusqu’ici il était toujours un peu plus maigre que le Romanée-Conti et il manquait aussi un peu de classe. Ce n’est plus le cas. Ce 2005 est tout simplement exquis : complexe, profond, pur, harmonieux, vraiment superbe. C’est peut-être le meilleur vin de cet excellent millésime. Le temps le dira : il sera à déguster entre 2020 et 2040 (et plus si affinités).