La qualité d’un vin ne dépend pas seulement du terrain de ses vignes, mais aussi de son producteur, de la qualité et de l’exigence de son travail. Impossible de ne pas s’en souvenir lorsqu’on goûte un des Rieslings de Breuer. A l’occasion d’une dégustation le week-end dernier, nous avons savouré le Rüdesheim Berg Schlossberg et son fameux millésime 2002. Redécouvrir et ressusciter le concept de terroir en Allemagne fut l’œuvre de la vie de Bernhard Breuer et il travailla sans répit à la transformation de ses Rieslings secs haut de gamme en vins de grand cru du Rheingau. Il donna la priorité au caractère unique de ses vignobles et cette philosophie est appréciable pour son Riesling Berg Schlossberg de Rüdesheim. Le sol de son vignoble escarpé, composé principalement d‘ardoise et de quartz, donne un vin expressif, délicieusement piquant et riche en minéral, d’une longueur et d’une longévité superbes. Le Schlossberg de Breuer est plutôt impénétrable dans sa jeunesse, mais développe au fil des ans une grande complexité. En mai 2004, Bernhard Breuer est décédé soudainement à l’âge de 57 ans. Il a laissé en héritage une longue lignée de Rieslings extraordinaires de renommée mondiale, et par-dessus tout le Schlossberg 2002. Le maître ès vins Michael Broadbent a déclaré en 2005 : « Le meilleur Riesling Trocken allemand que j’aie jamais bu… Un arôme si développé, si divin, et un goût d’une telle subtilité et d’une telle longueur que l’on se demande comment de tels raisins peuvent être cultivés, de tels vins fabriqués. » La messe est dite.