Suite de notre périple gustatif à l’autre bout du monde, avec un autre trésor de Nouvelle-Zélande : le Milton, un vin blanc sec que nous avions testé en même temps que le Dry River, et qui méritait bien un mot de notre part. D’un prix plus qu’abordable, il séduira autant le palais que la bourse. Jusqu’aux années 1980, le cépage le plus répandu en Nouvelle-Zélande était le Müller-Thurgau : la révolution du Sauvignon blanc venait à peine de commencer et l’industrie était dérisoire. Aujourd’hui, le vin blanc néo-zélandais est florissant et dominé par le Sauvignon blanc, suivi de loin par le Chardonnay, les Riesling, Pinot gris et Gewurztraminer complétant la liste des cépages blancs les plus communs. Ce Chenin blanc variétal est en quelque sorte une rareté, et vu son goût, on se demande pourquoi ce cépage de la Loire n’est pas plus planté. Milton Vineyard, domaine de 30 ha situé sur les rives de la Te Arai, fut le premier à obtenir le certificat organique et suit les principes d’agriculture biodynamique de Steiner depuis le début, soit depuis vingt-cinq ans. Malgré les résultats satisfaisants obtenus avec d’autres cépages, c’est le Chenin blanc qui a fait la réputation de Milton. Les Chenins de ce domaine arborent normalement un fruit croquant dans leur jeunesse et prennent une rondeur moelleuse avec l’âge. Le 2002 est un beau millésime et fait preuve de notes crémeuses de paille caractéristiques de ce cépage. La texture est ronde et ample, et le vin jouit d’une bonne concentration et d’une acidité minérale. Avec les années, ce vin devrait commencer à montrer un peu plus de miel. Les Milton pensent que leur Chenin a un potentiel de garde de quinze ans à compter de sa mise en vente. Le Millésime dégusté lors de cette dégustation oenologique était un 2002, à boire jusqu’à cette année (et plus si affinités).