Lors de notre dernière dégustation oenologique, nos papilles nous ont faits voyager à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, grâce au fameux Dry River de Martinborough : un vin rouge sec qui n’est certes pas pour tous les palais, mais qui ravira les amateurs de vins corsés. La petite région de Martinborough produit le plus bourguignon de tous les Pinots noirs néo-zélandais. Il y a de nombreux producteurs excellents là-bas, mais le plus connu de tous est de loin le Dry River, dont le Pinot est souvent le plus concentré de Nouvelle-Zélande et celui qui a la plus grande longévité. Comme avec ses autres vins, Neil McCallum est méticuleux à chaque stade du processus de vinification. La sélection du bon clone de Pinot noir est importante pour la qualité. Il utilise (entre autres) du Clone 5, le clone de « Pommard » qui produit des vins très fruités. Dans les vignobles, le revêtement réfléchissant placé sous les plants garantit une meilleure maturité. Et durant la vinification, c’est le procédé de macération en grappes entières qui est utilisé. C’est une méthode bourguignonne ultra-traditionnelle de fermentation du vin rouge qui peut créer un style plus généreux. Avec sa couleur profonde, le Pinot Noir de Dry River semble atypique quand il est jeune. ll a un nez très retenu, avec un palais frais, très riche et souple qui développe des flaveurs de terre et d’eucalyptus en vieillissant. La structure acidité élevée/faibles tanins signifie que le vin se boit bien quand il est jeune mais qu’il peut aussi être gardé une dizaine d’années. Ce type de Pinot n’est pas pour tout le monde et McCallum a prévenu les buveurs de son millésime 1996 que «ce n’est pas un vin pour mauviettes mais il ne sacrifie pas non plus l’élégance essentielle pour un bon Pinot noir ». Mais son avertissement vaut pour tous les millésimes de Dry River.