Quand l’architecture s’invite dans le vin
Refaire un chais ? Vite un architecte ou designer célèbre. C’est la nouvelle tendance pour essayer d’augmenter sa notoriété et notamment auprès des marchés étrangers. Foster, Nouvel ou Starck; les plus grands noms de l’architecture répondent à l’appel des prestigieuses propriétés viticoles bordelaises désireuses de rénover leurs chais. Ces investissements très couteux ne sont pas vains – c’est le cas de le dire – puisque pour les crus les plus prestigieux comme Yquem, Latour, Petrus ou Angelus, ces rénovations ont permises notamment de travailler le vin de manière encore plus précise et qualitative. Ces investissements sont permis grâce aux revenus exceptionnels tirés des très bonnes exportations vers l’Asie depuis deux ans. Pourquoi autant de rénovations ? Les propriétaires ont besoin de plus d’espace pour travailler, notamment pour s’adapter aux nouvelles connaissances sur les vendanges, ce qui les amène à se doter de cuves de vinification plus petites. On appelle cela la vinification parcellaire, utilisant des cuves de différentes tailles pour chaque parcelle de vigne. Une analyse fine des sous-sols offre la possibilité de découper la vigne en parcelles aux caractéristiques identiques selon le type de sol ou l’âge des vignes. Cette nouvelle approche « permet de gérer de façon beaucoup plus précise les dates de vendanges. Mais ces rénovations sont aussi marketing et permettent aux châteaux de faire le buzz en se présentant de manière très différente sur les marchés. On peut noter les vignobles de la Rioja avec le Marques des Riscal qui a su faire connaître le château aux quatre coins du monde grâce à son architecture surréelle. Cheval Blanc faisait de même en 2011 en osant au milieu des vignes de Saint-Émilion une construction moderne signée Christian de Portzamparc. À quelques mètres seulement de ce bâtiment blanc immaculé aux formes arrondies, va se dresser pour les vendanges 2013 un pavillon rectangulaire recouvert de lames en inox signé Jean Nouvel. Le seul problème maintenant est de savoir jusqu’où ira cette nouvelle bataille entre producteurs, qui se traduit non plus dans la bouteille, mais au niveau des égos.