Aujourd’hui, nous traversons l’Atlantique pour nous intéresser à un vin très abordable et réussi de l’Ecole N°41 : le Seven Hills Syra, millésime 2005. La production vinicole de l’Etat de Washington a beau être récente, son expansion a été cependant rapide. Et même si la bande côtière des environs de Seattle est trop humide pour la viticulture, et si les vallées intérieures sont semi-arides et rendent l’irrigation obligatoire pour que les raisins parviennent à pleine maturité, leur latitude septentrionale leur apporte plus d’heures dejour et d’ensoleillement que la Californie ! L’Ecole N°41 fut fondée en 1983 et dirigée pendant de nombreuses années par Marty Clubb. Au début, la cave se fit surtout connaître par son Chenin blanc et son Sémillon au goût de chêne prononcé. Mais ses vins ultérieurs ont su faire leurs preuves et ont ravi les amateurs. Les meilleurs sont des variétaux ou des assemblages à la bordelaise, issus principalement des vignobles renommés de Pepper Bridge et de Seven Hills, dans le comté de Walla Walla. Les premiers millésimes des nouvelles régions viticoles peuvent sembler maladroits parce que les viticulteurs exploraient alors les possibilités du fruit. Ce fut le cas pour l’Ecole N°41 mais, vers la fin des années 1990, le maître de chai Michael Sharon s’intéressa de près aux vignes de Walla Walla pour en rendre les vins plus constants. Et y parvint véritablement. Le Seven Hills Syrah 2005, vieilli dans un tiers de barriques neuves, a une couleur dense, un nez de myrtilles doublé d’un charme considérable, et une belle intensité au palais. Il est peut-être moins riche que certains vins Syrahs originaires de zones plus chaudes telles que la Napa Valley, mais son piquant, sa vigueur et sa fraîcheur mentholée rétablissent l’équilibre. Ce millésime est à déguster jusque 2018.