A l’occasion d’un cours d’oenologie, nous avons récemment dégusté un John Riddoch 2004, sans doute l’un des vins australiens les plus intéressants. Et un incontournable pour qui s’intéresse aux vins de longue garde. On vous le présente aujourd’hui. De toutes les régions vinicoles de l’Australie, la Coonawarra est la mieux placée pour prétendre avoir instigué le mouvement de la viniculture « à l’européenne » basée sur la notion de terroir. La Coonawarra, c’est une étroite parcelle de vignes sur un sol singulier : la couche supérieure est composée de terreau rouge connu sous le nom de terra rossa. Le cépage dominant de la région a toujours été le Cabernet Sauvignon, lequel produit des vins qui, dans le style bordelais, mettent en scène la pureté du cassis, mais aussi d’étranges composés aromatiques, parfois un peu volatiles et qui peuvent être soit épicés soit balsamiques. Le John Riddoch de Wynns est un Cabernet Sauvignon supérieur produit pour la première fois en 1982. Seul 1 % du Cabernet pressé – la couche supérieure – est utilisé et ce seulement si le millésime semble offrir des conditions suffisamment bonnes. Vieilli en fûts de chêne français pendant 2 ans environ, c’est un vin d’encre conçu pour une longue garde. Le 2004 résulte de fruits lentement mûris et récoltés tardivement. Le vin fut vieilli 20 mois en fûts neufs de 1 ou 2 ans d’âge. Dans un premier temps, la robe était aussi noire que l’encre du calmar et le nez suggérait timidement les riches arômes de prune, de mûre et de cassis à venir. Au palais la menthe domine, secondée par cette masse vivante de fruit pourpre et la finale laisse deviner l’opulence chocolatée qui s’accentuera quand le vin vieillira. Le 2004 est à boire jusqu’en 2025.