Récemment, nous avons eu l’occasion de déguster un Le Bon Pasteur 2005, un rouge particulièrement somptueux qui marque les papilles et les esprits. Michel Rolland est si connu en tant que consultant international du vin qu’on oublie facilement que sa famille et lui possèdent plusieurs domaines établis sur la rive droite de Bordeaux. Le plus célèbre d’entre eux, Le Bon Pasteur, est situé à Pomerol et appartient à la famille depuis trois générations. Comme c’est l’usage à Pomerol, la propriété est très morcelée, bien que le château lui-même soit situé dans le hameau de Maillet, aux confins de l’appellation. Certaines des meilleures parcelles sont établies près de Gazin et de L’Évangile. Les autres terres sont plus sablonneuses. Les vignes sont vieilles et le style du vin des plus puissants.

Fait peu surprenant, M. Rolland applique ses techniques habituelles à son propre vin, soit des vendanges précoces et un égrappage sur le vignoble, ou des vendanges tardives au risque de récolter des baies trop mûres, un tri drastique une fois dans le complexe et des baies vinifiées en grains entiers. La technique bourguignonne du brassage des lies est utilisée pour le Merlot, et le complexe vinicole est équipé d’une presse verticale moderne. Au moins 80% de chêne neuf sont utilisés pour l’élevage du vin, qui subit également sa fermentation malolactique dans des fûts en chêne neuf.

Il en résulte un vin riche et charnu, accessible et appréciable dans sa jeunesse, bien qu’il vieillisse convenablement à moyen terme. Le 2005 est particulièrement réussi, avec des arômes de cerises, de menthe et de chêne, tandis que le palais est à la fois voluptueux et très concentré. Il est à boire jusqu’en 2020.