Aujourd’hui, nous vous présentons un vin extraordinaire que nous avons eu l’occasion de goûter ce week-end : le Château Haut-Brion, millésime 1989. Un vin rouge sec douloureusement cher (comptez 800 euros pour une bouteille), mais ô combien exceptionnel, et qui mérite amplement sa place dans le panthéon des grands vins. Ce que les oenologues n’ont pas manqué de faire depuis longtemps.
C’est l’une des caractéristiques remarquables de la classification de 1855 que d’avoir accordé au Haut-Brion le statut suprême de premier cru de Graves. L’histoire a confirmé ce jugement. Il était déjà renommé au XVIIe siècle quand la famille Pontac, propriétaire de l’époque, avait su en faire le commerce jusqu’à Londres.
Désormais entouré par la banlieue bordelaise, ce superbe vignoble a toujours été parfaitement entretenu. Le Haut-Brion jouit d’une certaine sérénité depuis 1935, année où le banquier américain Clarence Dillon acheta la propriété. Sa petite-fille, la duchesse de Mouchy, et son fils, le prince Robert de Luxembourg, veillent aujourd’hui sur le domaine.
ll est géré depuis 1921 par trois générations de la famille Delmas. Jean-Bernard Delmas créa en 1961 la première cuve à fermentation en acier du Bordelais ; il mena aussi des recherches détaillées sur les clones et les rhizomes plantés ici. Les vignobles sont plus en altitude qu’il n’y paraît ; le sol est normalement épais et graveleux mais certaines parcelles sont très argileuses.
Le millésime 1989 est un classique: voluptueusement aromatique, avec des arômes de cèdre, de cassis et de chocolat ; même après 25 ans d’âge, il conserve une puissance marquée mais veloutée jamais grossière et des parfums d’une longueur extraordinaire. Ce vin légendaire vivra des décennies !

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